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Nouvel album de Kyo : un pari réussi avec des titres forts

Le groupe Kyo - Crédit Photo : Nassima Ouail

Le groupe Kyo – Crédit Photo : Nassima Ouail

Quelques dizaines de privilégiés ont pu découvrir, en avant-première, le nouvel album de Kyo, l’Equilibre. Organisée par la maison de disques et Virgin Radio, cette pré-écoute a permis aux fans de se faire une idée sur le nouvel opus de Kyo, tant attendu après 8 années d’absence. L’évènement était à la hauteur de nos attentes : une salle parisienne sympa en l’espace du Yoyo ; un dispositif moderne avec casques individuels et jeux de lumière ; et pour finir, un échange avec le groupe venu répondre aux questions des auditeurs.

Dans ce quatrième album, les 4 amis qui forment Kyo reviennent là où on ne les attendait pas. Ils ont définitivement quitté la « trash variété » (ou « trash var » pour les intimes.). Florian Dubos, aux chœurs, à la guitare et parfois au chant, l’admet : « Je pense que c’est un peu moins trash var ».

L’Equilibre présente des mélodies et finitions plus abouties pour le plaisir des mélomanes. En revanche, si on attendait un retour avec des grosses guitares saturées comme c’était le cas dans « Contact », « Sad Day » ou « Dadoo Lapin » (morceau musical interprété en tournée), c’est raté. Côté textes, on ressent la prise de bouteille. Ils n’ont plus 25 ans mais la trentaine passée. Ce qui a certainement provoqué chez eux prise de conscience, maturité, et évolution.

Album L'Equilibre de Kyo

Album L’Equilibre de Kyo

Des titres forts, à grand potentiel

L’album commence fort avec « Poupées Russes ». Cette chanson sonne comme un bilan très positif dressé par Kyo depuis 10 ans qu’on les connait : «J’ai l’impression d’être là où il faut être » clament-ils dans le refrain. S’enchaîne ensuite « Le Graal », déjà sur les lèvres et dans la tête de tous avec sa musique efficace et son refrain entêtant. Si Benoit, Fabien, Nicolas et Florian se sentent à leur place dans leur époque, la quête de la jeunesse éternelle reste en question.

« Enfant du Solstice » pourrait aussi faire un très bon single. A la fois pop et sombre dans le texte, comme sait si bien le faire Kyo, « les funérailles » sont présentes dès la première phrase. Ce qui est intéressant sur ce titre c’est le travail sur la voix de Benoit Poher, qui sonne très différent des autres titres.

Les excellentes « Nuits Blanches » sont toutes aussi efficaces avec leur synthé eighties à la « Just Can’t Get Enough » de Depeche Mode. A coup sûr, elles accompagneront les fans au long de leurs propres nuits blanches. Même si la trash variété a disparu sur cet album, la complainte « White trash » ravira les fans de trash variété. Cette chanson est l’une des plus empreinte de la signature Kyo.

Maturité, tension sexuelle et anciennes références

Si Benoit Poher, auteur et interprète de la plupart des titres de Kyo, a ressenti « une petite tension sexuelle dans la salle » au moment de l’écoute d’ « On se tourne autour », cette tension se fait davantage sentir dans « Enfant du solstice », « Nuits blanches » mais aussi dans « Récidiviste ». Ces trois titres comportent de limpides évocations sexuelles : « Tu penses à moi quand tu te touches (…) sous sa douche » chante Benoit dans « Enfant du solstice ». « Tes jambes qui s’écartent à la chaleur d’un autre » dans « On se tourne autour ». « J’ai encore le goût de nos nuits blanches sur mes lèvres » dans « Nuits blanches » ou encore « une histoire d’un soir qui se transforme en histoire / une nuit d’hôtel qui mène à l’autel plus tard » dans « Récidiviste ». En 2014, Kyo parle toujours d’amour mais y ajoute l’acte sexuel. Cette fois ils ont grandi, ils osent. Ce qui n’était pas forcément le cas dans leurs précédents albums. Ça tombe bien, leurs fans ont grandi aussi et seront probablement plus réceptifs à ces messages en 2014 qu’en 2004 alors qu’ils étaient de jeunes ados.

Durant ces années d’absence, les Kyo ont mûri, évolué, ce qui se ressent dans les chansons. Benoit a sûrement pris le temps de se plonger dans la littérature française et son écriture ne s’en est qu’améliorée. Dans « White trash », l’une des chansons préférée des quatre membres, il chante une « Marquise de Sade qui fait dans le White Trash ». Dans « Nuits Blanches », la référence à Boris Vian est flagrante « L’écume des jours, agrippé à ton chevet ».

Ces douze nouveaux titres sont empreints de références aux chansons du passé. Après huit ans d’absence, les Kyo qui sont à la recherche de « la jeunesse éternelle » dans le Graal donnent la sensation d’une certaine nostalgie du passé, des années où Kyo était au sommet de la gloire. Dans « Poupées Russes », qui ouvre l’album évoque « 300 lésions et les rideaux se ferment » et un certain « point de contact »… des clins d’œil assumés à l’album « 300 lésions », le précédent et au premier titre qui en a été extrait, « Contact ».

Ah l’amour, toujours l’amour.

L’amour, sentiment omniprésent dans les chansons de Kyo depuis leurs débuts, est toujours un thème récurrent en 2014.

D’ailleurs, Florian Dubos reconnait à propos des inspirations du groupe : « Pour ce qui est des textes, ça reste principalement les sentiments au sens large. Donc ça va être amoureux mais c’est aussi de fidélité, d’affection, d’amitié… »

C’est sous différentes formes que l’amour revient dans cet album. L’amour fusionnel et la dépendance dans « White trash ». Les amours incertains, en train de se construire, dans « XY ». Une histoire d’amour inachevée sans trop regret dans « On se tourne autour » contrairement à l’histoire tourmentée de « L’Equilibre » qui provoque le malheur de l’homme. L’amour, pêché de l’homme « Récidiviste » qui ne peut se passer de ce sentiment.

Du côté de la musique, les inspirations sont quelques peu différentes que sur les albums précédents. A ce propos, Florian explique : « Musicalement, c’est tout ce qu’on a pu écouter. On s’est replongé, comme un peu tout le monde ces 10 dernières années, dans les années 80, avec Depeche Mode ou Cure. On s’est familiarisé avec des synthés analogiques. ». En effet, les très revival « Nuits Blanches » ne sont pas sans rappeler Depeche Mode ; et « Récidiviste », avec sa grosse instru, sonne comme un titre qu’on pourrait attribuer à Tears for Fears. Si ces inspirations sont palpables sur nombre de morceaux de l’album, quelques titres font exception. « Madone », huitième titre de l’album, a un début très doux, très mélancolique, non pas sans rappeler le son de la guitare au début de « Lonely Day » de System of A Down.

La mélancolie de Florian 

Sur cet album, Flo interprète deux titres  : « Les vents contraires » et « La route ». Il a d’ailleurs écrit les paroles de « La Route.

« Les vents contraires » sont une invitation au voyage, empreinte de douceur et de mélancolie. Cette ballade acoustique provoque des sensations différentes comparées aux autres chansons car dans la voix de Florian il y a des émotions différentes de celles présentes dans la voix de Benoit.

« La Route » est aussi douce et mélancolique que « les vents contraires ». Cette chanson qui évoque une femme est assez surprenante car elle ne comporte pas de réel refrain mais plutôt de légers « hum hum » invitant à l’envol.

Florian Dubos de Kyo au lancmeent de Virgin radio TV - Crédit Photo : Nassima Ouail

Florian Dubos de Kyo au lancmeent de Virgin radio TV – Crédit Photo : Nassima Ouail

Une chose est sûre, ces 12 titres raviront les fans, qui semblaient déjà conquis lors de la pré-écoute, et fédéreront un public plus large.

Après quelques écoutes, les mélodies et textes entrent dans la tête pour ne plus en ressortir.

Article initialement publié sur Le Plus du Nouvel Obs

Sur le même sujet, l’article de Nassima Ouail

2 commentaires sur “Nouvel album de Kyo : un pari réussi avec des titres forts

  1. Pingback: Kyo retrouve la scène avec Le Graal Tour (live report) | Le Blog de Laura

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Cette entrée a été publiée le 24 mars 2014 par dans Culture, et est taguée , , , , .